Les Comores renferment une multitude de culture qui
détermine bien une société mi-bantou mi-arabe. En réalité, les Comores comme
Madagascar sont longtemps resté inhabitées jusqu'à l'arrivée des marchands
africains, indonésiens, bantous et arabes avec le commerce maritime et
commencèrent à s’y installer à partir du VIE siècle c’est à dire II siècle de
l’Hégire.
Longtemps la culture comorienne aura donné raison à toute thèse acceptant ou
reconnaissant son assistance. Si la culture est l’ensemble des structures
sociales, artistiques, religieuses et intellectuelles qui définissent une
société par rapport à une autre, le Anda, l’Islam et l’Unité linguistique
l’auront fort distinguée des autres cultures.
Nous avons choisi de vous parler ici du système des notables aux Comores et du
grand mariage ou le Anda car ils sont des spécificités aux Comores. Et tout
les deux réunis ont attribué aux îles de la lune (Comores veut dire lune en
arabe) l’étiquette d’une nation bantou, d’un idéal islamique.
le oucomori : le grand mariage
Pourquoi y a-t-il des mariages
le oucomori
l'anda, Organe mère de nos mythes et
traditions intègre et dispose aux habitants de l’archipel vis à vis de leur
culture la référence sociale la plus importante. Ainsi décrire la classe
sociale fondée sur une stratification sociale.
Le cycle vital du comorien se déroule en passant par une classe d’âge (HIRIMU
,SHIKAO à Mohéli ) fonctionnant à l’intérieure du village ou du quartier.
le bangwé : point centrale couvrant tout genre de manifestation (réunion,
comme chant ) dispose de bans et un abri où les jeunes sont autorisés à venir.
Sur cette place publique se réunissent les plus grands notables qui
appartiennent à la catégorie de hirsute supérieur à laquelle ils ont accédé
par le grand mariage.
C’est là où se décident les affaires. l’examen de cette catégorie supérieur
révèle qu’il s’agit d’une hiérarchie de dignitaire qui gouvernait jadis la
cité.
Au sommet se trouve les MFOMAMDJI littéralement les rois du village, suivis
des WABALADJUMBE : littéralement les centres, ensuite des WANAZIKOFIA.
Ainsi ces différentes classes donnent le statut supérieur de MDRU MDZIMA qui,
en réalité, est une source de pouvoir unique :droit à la parole, privilèges
honorifiques, habits distingués (dragla, kieba , djoho et écharpe) places
d’honneur réservés à la mosquée.
Et dans tous genres de manifestations, permettez-moi de vous dire avec
sincérité que ces dignitaires sont surnommés à l’occasion de partage de viande
: marenga ha bunda (ceux qui prennent avec la canne). Leur parole demeure une
loi. Vous pouvez voir ça lors du partage d’une somme importante d’argent et
qu’un grand notable se permet de dire que la moitié de la somme est "perdue"
non pas au sens propre du verbe, il ne sera pas contredit.
Après ce groupe, il y a les exécutants de décisions prises par les wadru wa
dzima littéralement les enfants du village. Eux même subdivisés en trois
catégories dont les WAFOMAMDJI ( chef des enfants ) suivis par les WAZUGUWA;
ces deux classes exécutent des taches moins honorifiques (l’organisation des
cérémonies).
Et au dernier échelon, on trouve les WASHONDJE (ceux qui exécutent les
corvées); ils font les commissions et en cas de refus d’obéissance, ils
pourraient être sanctionnés par une amende (mawu)...
Entre les notables et les exécutants existent les MAGUZI (ceux qui doivent
procéder bientôt à la célébration du grand mariage.
En gros, c’est ainsi qu’est composée la structure hiérarchique du cycle vital
du comorien.
le grand mariage
Aux Comores, Le grand Mariage est une
tradition ancienne qui permet au Grand Comorien d'accéder à un rang
honorifique dans la société bien que cela lui coûte des années d'économie.
Après avoir fait son grand mariage, il se voit appeler Grand Notable ou Mdrou
mdzima, ce qui est un honneur pour un comorien.
Tout comorien qui veut avoir sa place dans la société se voit dans
l'obligation de faire le grand mariage, ainsi il peut prendre place parmi les
notables et là, il est capable de Diriger, Juger, Décider et Être Servi comme
un roi.
Le grand mariage est une chaîne de manifestations de chants et de danses
traditionnelles organisée par les deux familles ; il se déroule de différentes
façons selon les régions de l'île. Chaque village a sa propre façon de faire
le grand mariage, mais en général il se déroule de la manière suivante :
En premier temps nous avons " le Madjiliss " qui a lieu habituellement
le jeudi soir juste après la prière sur la place publique pour annoncer les
dates des manifestations du mariage.
Et le soir même, il y a le " djalico la mabélé " le djalico des femmes
qui manifestent leur joie à travers tout le quartier ou tout le village.
Le premier dimanche il y a ce qu'on appelle le " Djéléwo " qui consiste
à distribuer de l'argent, du riz et de la viande de bœuf tué pour nourrir tout
le village.
Il y a aussi "le Chigoma cha laansuiri" qui se donne d'habitude un
vendredi dans l'après-midi comme son nom l'indique : chigoma veut dire tam-tam
et Laansuiri qui veut dire l'après-midi en arabe.
Le soir du vendredi, il y a le "Djalico" donnée par des hommes vêtus d'un
boubou et d'un costume comme dans le Madjlisse avec un kofia et dansent avec
une canne tout le long de la rue pour aller vers la place publique de leur
village pour finir la danse en "Sambé" qui se danse en forme de cercle
mouvementé.
Le samedi en fin de matinée, la plupart du temps, se sont les proches de la
famille de la femme qui chantent en dansant le " Bora" pendant que d'autres
rangent et décorent la maison de la mariée pour que le marié et ses invités
soient bien accueillis.
Pendant ce temps, chez le mari, il y a aussi un autre Bora où les invités de
la famille du futur marié exposent l'or que l'on appelle le " Mtawo" que le
marié offrira à sa femme le jour où il va la rejoindre à son nouveau domicile.
Le soir à partir de 21h, il y a le "Toirab". C'est une danse donnée par
les hommes tout en donnant de l'argent à l'orchestre.
Le dimanche matin il y a ce qu'on appelle " Outriya moina dahoni " ce qui veut
dire emmener le marié à la maison, à son future foyer retrouver sa future
femme.
Le soir à partir de 21h il y a ce qu'on appelle le "Oukoumbi ou Maravo" qui
est une danse donnée par des femmes dans laquelle il y a un orchestre féminin
qui chante assis sur des chaises en dansant suivant le rythme de la musique.
C'est le jour où la mariée sort avec sa robe de marié blanche et rejoint les
autre femmes pour participer à la fête avec les autres femmes.
Une semaine après le Oukoumbi, il y a le " dîner dansant " à l'Européenne, ce
n'est pas obligatoire mais ceux qui ont les moyens le font.
Après toutes ces manifestations suit la chose la plus importante de tous:
inviter tout le monde pendant....neuf jours consécutifs!!
Le madjlisse
La première manifestation du grand mariage normalement, commence toujours
par "le Madjlisse" qui a lieu d'habitude le jeudi soir juste après la prière
sur la place publique où des chaises sont étalées en forme de rectangle et au
milieu se trouve une table basse avec de l'encens. Mais avant de se diriger
vers la place publique, les invités vont chez le marié qui les invitent à
partager un grand repas avec lui.
Le madjlisse est une manifestation masculine où les invités sont accueillis
par des petits garçons d'une école coranique fredonnant un chant religieux
qu'on appelle "Le Kassuida ".
chaque invité est vêtu d'un boubou, d'un kofia et d'un costume pour ceux qui
n'ont pas fait le grand mariage. Ceux qui l'on déjà fait, sont vêtus d'un
boubou et d'un djoho (une sorte de long manteau non boutonné de plusieurs
couleur) accompagné d'un Mharouma (une sorte de châle multicolore que l'on
pose juste sur l'épaule) et prennent place pour pouvoir faire une prière pour
le marié et faire-part des dates fixées pour les manifestations du mariage.
On sert du café, des boissons non alcoolisés, des dattes, des petits gâteaux
comoriens, des bonbons, des biscuits…
Quand le Madjlisse finit, on donne à chacun un petit sachet de tous ce qu'on a
servi durant cette manifestation d'où la preuve d'une grosse dépense, rien que
pour le Madjlisse.
Le djalico la mabélé
Après le Madjlisse, le soir même, nous avons "le Djalico la mabélé" qui
est dansé par des femmes qui font le tour du quartier en chantant avec une
micro et amplificateur alimenté par un petit groupe électrogène et une voiture
devant avec des projecteurs pour leur éclairer le chemin ainsi que pouvoir
filmer durant toute le parcours.
Le Djéléwo
Le dimanche il y a le Djéléwo, rituel de distribution
de riz et de viande aux Wandruwadzima (= Grand Notable ou homme ayant fait son
grand Mariage qui a sa place dans la société), d'autres préfèrent distribuer
de l'argent (celui qui a les moyens distribue tout :viande de bœufs, riz et
Argent).
Seuls les hommes ont le droit de participer. Les femmes se cachent derrière
les portes ou dans les chambres pour écouter la distribution des choses, et à
chaque bonne distribution (somme plus importante donnée par rapport aux
autres), elles lancent un cri que l'on appelle
le Ziguéléguélé (cris manifestant la joie). Mais, en réalité, quand les femmes
crient les ziguéléguélés, c'est pour demander de l'argent. C'est une politique
d'adulte, une façon de demander de l'argent sans pour autant le dire, ni
mendier aux étrangers qui sont invité ou aux membres de la famille qui font le
grand mariage.
Le Chigoma cha laansuiri
Le Toirab
"Le Toirab" est une danse donnée par les hommes vêtus d'un ensemble de costume
cravate ou noeud papillon.
Dès que le marié est là avec ses invités "Le bal-Ashraf" est donné, la soirée
commence et tout le monde danse avec une canne en donnant de l'argent à
l'orchestre.
Outriya moina dahoni
Pourquoi y a-t-il des mariages ?
Autrefois, il n'y avait pas de mariage. On allait avec les femmes au hasard
des rencontres.
Un jour, après la descente d'Adam et Eve sur terre, les hommes et les femmes
se croyaient du même sexe. Satan, vint un jour demander aux femmes d'aller se
maquiller. Ces dernières devinrent très séduisantes et très attirantes, et
comme Satan était très malin, les hommes furent tombés dans le piège. Ainsi,
les hommes ayant été attirés par la ruse de Satan, chacun se précipita à
prendre la meilleure pour lui.
Mais un conflit naquit entre hommes et femmes du fait que chacun voulait
prendre le ou la partenaire de l'autre. Le conflit prit ampleur, les hommes
s'entretuèrent jour après jour et le sang continua à couler de toute l'étendue
de la terre. Après plusieurs jours et mois de conflit, Dieu le tout puissant
prit conscience du danger que présentait son peuple pour l'Avenir.
Pour cela, Il envoya un ange à Adam ; qui selon la légende fut l'ange Gabriel
; pour lui ordonner de dire à son peuple :
" Si une personne désire avoir un partenaire, qu'elle aille demander sa main
auprès de ses parents et proches ensuite à lui-même. Si la demande lui est
accordée, l'Union est béni, dans le cas contraire l'Union ne doit se faire ;
et celui qui essaiera de désobéir aura à faire à de lourdes peines au jour du
Jugement dernier ".
Immédiatement, le message de l'Envoyé de Dieu fut passé de par la terre toute
entière et ça a été la résolution du conflit provoqué par Satan. Aidons à
renforcer et à renouveler le grand mariage qui est primordiale dans la vie.
Abdou Mohamed Maloumi
Gérant de l'AUXICOM Transport