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Histoire des Comores |
Tadjidine ben Saïd Massonde
- (1928 - 2004) |

29 février 2004,
décès du
Président Tadjidine
Obsèques du président Tadjidine (article de La
Gazette des Comores)
Les obsèques du
président Tadjidine Ben Saïd Massonde décédé dans la nuit du dimanche
29 février dans un hôpital parisien à l'âge de 76 ans (voir notre
édition de lundi), ont été célébrées jeudi après-midi à Moroni en
présence d'une foule nombreuse venue des quatre coins de l'archipel.
les honneurs lui ont été rendus par l'armée comorienne. Les présidents
Azali et El-Bak y ont pris part.
On peut, toutefois, regretter que les autorités n'aient pas jugé utile
de décréter un deuil national ni de mettre les drapeaux en berne. En
sa qualité d'ancien président de la République, et eu égard aux
nombreux services rendus au pays, le regretté Tadjidine Ben Saïd
Massonde aurait mérité sans doute une reconnaissance officielle,
pleine et entière de l'État comorien. L'absence remarquée du corps
diplomatique aux obsèques trouverait, là une explication.
Les enfants et la famille du regretté Tadjidine ben Saïd Massonde
expriment leurs sincères et vives remerciements à tous ceux qui leur
ont témoigné de leur sympathie, aux Comores comme à l'étranger, à la
suite de la disparition de leur père et beau père. Ils saisissent
également cette occasion pour formuler leurs excuses pour le retard
pris dans le déroulement des obsèques à l'égard de tous ceux qui ont
tenu à accompagner le président Tadjidine jusqu'à sa dernière demeure.
Tadjidine
: un
technocrate discret à la tête des Comores

N° 177
du 12/11/1998
Par
Aboubacar M'CHANGAMA
Tadjidine ben Saïd Massonde, Président par intérim de la République
fédérale Islamique des Comores, est un technocrate discret et l'un
des rares grands commis de l'Etat à avoir fait carrière de la période
coloniale à l'époque actuelle. Ce respectable bureaucrate, aux
commandes du pays depuis la mort, vendredi, du président Mohamed Taki
Abdoulkarim, a traversé les turbulences de la vie politique
comorienne, marquée par dix sept coups d'Etat ou tentatives depuis
son indépendance de la France, en 1975.
Malgré une carrière à l'ombre du pouvoir, le
nouveau président par intérim est politiquement peu marqué.
Tadjidine, qui aura 65 ans dans un mois, est né à Domoni sur l'ile
d'Anjouan, aujourd'hui sécessionniste. Il et a fait ses études
secondaire a Madagascar, avant d'être admis à l'école des
services extérieurs du Trésor français à Paris, d'où il sortira
avec le titre d'inspecteur du Trésor.
Le 6 juillet 1975, Ahmed
Abdallah Abderemane, son beau-frère, proclame unilatéralement
l'indépendance des Comores. Moins d'un mois plus tard, il est renversé
par Ali Soilih, qui confie à Tadjinine le ministère des Finances et du
Commerce. |

Tadjiddine au sommet de la FAO, novembre 1996 - Photo F.A.O. |
Le 13 mai 1978, Ahmed Abdallah
renverse à son tour Ali Soilih.
Tadjidine est nommé premier fondé de pouvoir au Trésor Public, puis
directeur des Finances.
Il devient Trésorier payeur général en 1988,
poste qu'il occupera jusqu'en mars 1990. Après l'assassinat du président
Abdallah, le 26 novembre 1988, Tadjidine est un moment pressenti par
son parti, Ludzima, pour briguer la présidence de la République,
mais c'est finalement Saïd Mohamed Djohar qui est retenu comme
candidat. Elu président, Djohar confie à Tadjidine le portefeuille
des Finances et du Budget avant de le nommer délégué à la Présidence
chargé des questions financières. Homme de petite taille, au
physique frêle, Tadjidine est aux antipodes du leader charismatique.
Derrière ses fines lunettes où brillent des yeux vifs, c'est un
personnage discret et réservé. On le dit posé et d'une compagnie
agréable, mais parfois trop prudent. Ces traits de caractère peuvent
expliquer en partie le choix du président Taki d'en faire son Premier
ministre, en mars 1996. L'homme ne risquait pas de lui faire de
l'ombre. Taki le désignera ensuite comme deuxième personnalité de
l'Etat en le nommant président de Haut Conseil de la République.
Selon ses proches, il a vainement tenté de refuser
ses nouvelles fonctions de chef de l'Etat par intérim, invoquant des
raisons de santé et un désir de passer une retraite paisible.
Mais ses premières
déclarations semblent indiquer qu'il n'est pas pressé de laisser le pouvoir
: s'exprimant devant l'assemblée nationale, lundi, il est resté très évasif
sur l'organisation de l'élection du futur président de la République, se
contentant de dire que "des échéances beaucoup plus importantes"
l'attendaient.
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